Coup dur pour la recherche contre le sida. Le laboratoire pharmaceutique américain Merck a en effet annoncé samedi avoir mis fin à ses essais d'un vaccin après qu'une étude eut montré qu'il n'était pas efficace. Le vaccin, le V520, avait pourtant été décrit comme prometteur. "Le Groupe de surveillance indépendant a recommandé qu'il soit mis fin aux essais du vaccin car ces essais n'ont pas démontré son efficacité", a indiqué Merck dans un communiqué.
En Afrique du Sud, où vivent 5,5 millions de personnes séropositives, cette annonce suscite une "grande déception" parmi les acteurs de la lutte contre le sida. "C'est une grande déception parce que ce vaccin s'était montré très prometteur tout au long de son développement", a déclaré le docteur Glenda Gray, qui supervisait l'essai en Afrique du Sud. "Il avait suscité des réponses immunitaires merveilleuses, mais ces réponses ne se sont pas traduites en une protection contre une infection par le virus HIV", a-t-il ajouté.
Depuis février, le prototype était testé sur 700 personnes non contaminées dans cinq hôpitaux sud-africains, ce qui en faisait le premier essai de cette ampleur jamais mené en Afrique. Parallèlement, des essais étaient conduits aux Etats-Unis, en Australie, au Pérou, au Brésil et à Porto Rico. Le laboratoire Merck a précisé qu'une étude avait été effectuée sur près de 1500 volontaires et avait montré que le vaccin n'empêchait pas la contamination. Actuellement deux autres essais de vaccins à plus petite échelle ont lieu en Afrique du Sud, l'un des pays les plus affecté par la pandémie avec un taux de prévalence de 18,4% en 2006.