la polygamie
La polygamie est un régime matrimonial allant au-delà du simple couple (monogamie). On distingue la polygynie (un mari et deux ou plusieurs épouses), admise dans de nombreuses sociétés, de la polyandrie (une épouse et deux ou plusieurs maris), qui est beaucoup plus rare. L'un des objectifs de la polygamie est de pourvoir à la sécurité matérielle de toutes les femmes d'un groupe. D'un autre côté, le fait d'avoir plusieurs femmes est lié au prestige et à la richesse d'un homme.
Son histoire
La polygamie est une coutume aussi ancienne qu'universelle chez les peuples «primitifs». Son expansion est principalement due à la religion musulmane, qui a pris de l’ampleur en Afrique et en Europe. Dans une société qui prône la polygamie, seuls les hommes riches peuvent avoir plusieurs épouses, les autres devant se contenter d'une seule (parfois plus âgée qu'eux). Il est de fait que l'apparition de la polygamie marque le passage de l'égalitarisme archaïque (qu’on appelle «communisme primitif») à une société fondée sur la propriété privée : la possession de nombreuses femmes est le signe et le résultat de la puissance et de la richesse.
La polygamie a été étudiée dès les débuts de l'ethnologie, au XIXe siècle, à une époque où les travaux sur la parenté ont été nombreux, mais souvent entachés d'interprétations abusives. Ainsi, on cherchait une évolution de l'humanité vers la monogamie, considérée comme l'un des critères de «civilisation». Étonnamment, on a relevé récemment, à partir d’un échantillon de 558 sociétés représentatives, que la polygamie est pratiquée dans 75-76% des cas.[1] Cependant, chez la plupart des peuples autorisant la polygamie, seulement 5-10% des hommes possèdent plusieurs femmes à la fois.[2]
Types de polygamie
Enfin, l'un des grands principes qui régissent les structures de la parenté et l'institution du mariage est l'élargissement du clan par l'acquisition de nouvelles femmes. On distingue alors la polygamie fermée de la polygamie ouverte. Dans la première, l'homme d'un clan épouse plusieurs femmes du même clan (ou de la même famille : sororat) ; dans la seconde, il épouse des femmes de plusieurs clans, mais jamais deux de même famille (interdiction du sororat).
L’Islam et la polygamie
Un des mythes communs est d’associer polygamie et Islam, comme si ce dernier avait introduit ce mode de vie marital dans ses sociétés et l’avait normalisé par les enseignements du Coran. On doit admettre que cette religion a fortement aidé à l’expansion de la polygynie, puisqu’elle l’autorise. Cependant, elle lui a imposé certaines contraintes. La polygamie n’est pas bannie, mais elle n'est pas pour autant valorisé.
Fait intéressant : la polyandrie, c’est-à-dire une femme ayant plusieurs maris, n’est pas autorisée dans l’Islam. Du point de vue anthropologique, cette pratique est assez rare. On soutient qu’elle engendre des troubles, autant psychologiques que pratiques, chez les enfants.
Une hypothèse concernant les origines de la polygynie dans l’Islam stipule qu'il eut des déséquilibres entre le nombre d’hommes et de femmes dus aux guerres. Les hommes, plusieurs étant partis à la guerre, étaient devenus une denrée rare dont les veuves et les orphelins nécessitaient pour subvenir à leurs besoins. Ils ont donc dû, en quelque sorte, se partager entre différents individus, les hommes se retrouvant avec plus d'une femme.
Voir Femmes musulmanes
Les motifs
Les anthropologues ont émis de nombreuses hypothèses quant à la polygynie. Ce qui en ressort est la simple motivation biologique qu’est la reproduction. On peut ainsi comprendre pourquoi la polyandrie est si rare comparativement à la polygynie, c’est-à-dire dans 0,5% des cultures.[3] En effet, une femme ne peut engendrer sa progéniture au même rythme qu’un homme. Il est évidemment plus efficace pour la reproduction que l’homme ait plusieurs femmes plutôt que l’inverse.
Par exemple, un ancien empereur du Maroc, Ismaïl Moulay, aurait apparemment réussi à régner sur l’un des plus grands harems de l’histoire. Selon le Livre Guiness des records, Ismaïl a eu 888 enfants de ses innombrables épouses.
La polygynandrie
On peut nommer ce mode d’accouplement « mariage de groupe ». Exercée dans différentes sectes, elle représente moins de 1 % du taux de pratique, soit encore moins fréquente que la polyandrie. Cependant, on a remarqué une constante dans ces pratiques : des couples se forment inévitablement. Voici qui peut susciter des interrogations quant à la nature humaine face à la sexualité et à l’amour. On reste au prise avec des hypothèses, mais sans réponse définitive.
--------------------------------------------------------------------------------
[1] Encyclopédia Universalis, Tome XIV, op.cit. p.985
[2] FISHER, Helen, Histoire naturelle de l’Amour, p.74
[3] idem, p.78
[/b][/center]
La polygamie est un régime matrimonial allant au-delà du simple couple (monogamie). On distingue la polygynie (un mari et deux ou plusieurs épouses), admise dans de nombreuses sociétés, de la polyandrie (une épouse et deux ou plusieurs maris), qui est beaucoup plus rare. L'un des objectifs de la polygamie est de pourvoir à la sécurité matérielle de toutes les femmes d'un groupe. D'un autre côté, le fait d'avoir plusieurs femmes est lié au prestige et à la richesse d'un homme.
Son histoire
La polygamie est une coutume aussi ancienne qu'universelle chez les peuples «primitifs». Son expansion est principalement due à la religion musulmane, qui a pris de l’ampleur en Afrique et en Europe. Dans une société qui prône la polygamie, seuls les hommes riches peuvent avoir plusieurs épouses, les autres devant se contenter d'une seule (parfois plus âgée qu'eux). Il est de fait que l'apparition de la polygamie marque le passage de l'égalitarisme archaïque (qu’on appelle «communisme primitif») à une société fondée sur la propriété privée : la possession de nombreuses femmes est le signe et le résultat de la puissance et de la richesse.
La polygamie a été étudiée dès les débuts de l'ethnologie, au XIXe siècle, à une époque où les travaux sur la parenté ont été nombreux, mais souvent entachés d'interprétations abusives. Ainsi, on cherchait une évolution de l'humanité vers la monogamie, considérée comme l'un des critères de «civilisation». Étonnamment, on a relevé récemment, à partir d’un échantillon de 558 sociétés représentatives, que la polygamie est pratiquée dans 75-76% des cas.[1] Cependant, chez la plupart des peuples autorisant la polygamie, seulement 5-10% des hommes possèdent plusieurs femmes à la fois.[2]
Types de polygamie
Enfin, l'un des grands principes qui régissent les structures de la parenté et l'institution du mariage est l'élargissement du clan par l'acquisition de nouvelles femmes. On distingue alors la polygamie fermée de la polygamie ouverte. Dans la première, l'homme d'un clan épouse plusieurs femmes du même clan (ou de la même famille : sororat) ; dans la seconde, il épouse des femmes de plusieurs clans, mais jamais deux de même famille (interdiction du sororat).
L’Islam et la polygamie
Un des mythes communs est d’associer polygamie et Islam, comme si ce dernier avait introduit ce mode de vie marital dans ses sociétés et l’avait normalisé par les enseignements du Coran. On doit admettre que cette religion a fortement aidé à l’expansion de la polygynie, puisqu’elle l’autorise. Cependant, elle lui a imposé certaines contraintes. La polygamie n’est pas bannie, mais elle n'est pas pour autant valorisé.
Fait intéressant : la polyandrie, c’est-à-dire une femme ayant plusieurs maris, n’est pas autorisée dans l’Islam. Du point de vue anthropologique, cette pratique est assez rare. On soutient qu’elle engendre des troubles, autant psychologiques que pratiques, chez les enfants.
Une hypothèse concernant les origines de la polygynie dans l’Islam stipule qu'il eut des déséquilibres entre le nombre d’hommes et de femmes dus aux guerres. Les hommes, plusieurs étant partis à la guerre, étaient devenus une denrée rare dont les veuves et les orphelins nécessitaient pour subvenir à leurs besoins. Ils ont donc dû, en quelque sorte, se partager entre différents individus, les hommes se retrouvant avec plus d'une femme.
Voir Femmes musulmanes
Les motifs
Les anthropologues ont émis de nombreuses hypothèses quant à la polygynie. Ce qui en ressort est la simple motivation biologique qu’est la reproduction. On peut ainsi comprendre pourquoi la polyandrie est si rare comparativement à la polygynie, c’est-à-dire dans 0,5% des cultures.[3] En effet, une femme ne peut engendrer sa progéniture au même rythme qu’un homme. Il est évidemment plus efficace pour la reproduction que l’homme ait plusieurs femmes plutôt que l’inverse.
Par exemple, un ancien empereur du Maroc, Ismaïl Moulay, aurait apparemment réussi à régner sur l’un des plus grands harems de l’histoire. Selon le Livre Guiness des records, Ismaïl a eu 888 enfants de ses innombrables épouses.
La polygynandrie
On peut nommer ce mode d’accouplement « mariage de groupe ». Exercée dans différentes sectes, elle représente moins de 1 % du taux de pratique, soit encore moins fréquente que la polyandrie. Cependant, on a remarqué une constante dans ces pratiques : des couples se forment inévitablement. Voici qui peut susciter des interrogations quant à la nature humaine face à la sexualité et à l’amour. On reste au prise avec des hypothèses, mais sans réponse définitive.
--------------------------------------------------------------------------------
[1] Encyclopédia Universalis, Tome XIV, op.cit. p.985
[2] FISHER, Helen, Histoire naturelle de l’Amour, p.74
[3] idem, p.78
[/b][/center]